Lycée …………………….. Année scolaire 20…. /20…..
Cellule de ………………...
Exposé No………………...
Classe de …………………
LA VIE ET DEMIE DE SONY LABOU TANSI
Plan :
Biographie
Résumé de la vie et demie :
Rythme et style du récit :
Quelques clés de citation :
Conclusion
Les exposants :
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Sous la
Direction de M………………………..
Biographie :
Sony Labou Tansi
est né de père zaïrois (RDC) et d'une mère congolaise (RC).
L'aîné de sept enfants, Marcel Sony apprend le français à l'école. À partir de 1971, il enseigne le
français et l'anglais à Kindamba puis à Pointe-Noire.
À la publication
de son premier roman, en France en 1979, il choisit pour pseudonyme Sony Labou Tansi, en hommage
à Tchicaya U Tam'si. Satire féroce de la
politique fondée sur la torture, le meurtre et le culte de la personnalité,
dénonciation de la dictature, La Vie et demie se déroule dans un pays
imaginaire, la Katamalanasie.
Dramaturge,
fortement soutenu par le Festival des Francophonies en
Limousin, ses pièces de théâtre
furent jouées en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. Il dirigea
la troupe du Rocado Zulu Théâtre à Brazzaville.
Il reçut le Prix Ibsen
en 1988.
Il a toujours
vécu au Congo-Brazzaville et s'est rapproché, à la fin
de sa vie, du leader Bernard Kolélas. En 1992, il est élu député de
Makélékélé, et il est radié de la fonction publique en 1994.
Atteint du SIDA, il meurt à l'âge de
47 ans, deux semaines après son épouse Pierrette.
Depuis 2003, le Prix Sony Labou Tansi est décerné à des
pièces de théâtre francophones. Plus de cinquante de ses manuscrits sont
aujourd'hui déposés à la Bibliothèque francophone multimédia
de Limoges.
Il a écrit
successivement :
- La Vie et demie, Seuil, 1979.
- L'État honteux, Seuil, 1981.
- L'anté-peuple, Seuil, 1983. Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire.
- Les Sept Solitudes de Lorsa Lopez, Seuil, 1985. Palme de la Francophonie.
- Les Yeux du volcan, Seuil, 1988.
- Le Coup de vieux, Présence Africaine, 1988.
- Le Commencement des douleurs, Seuil, 1995.
- L'Autre Monde', Revue noire, 1997.
Résumé de la vie et demie :
L'histoire de La vie et demie se situe quelque
part sur le continent africain. On est en Katalamanasie, pays imaginaire
d'Afrique ayant pour capitale Yourma. La vie et demie s'ouvre sur
l'exécution barbare de Martial et s'enchaîne sur des meurtres sans fin. Martial
résiste, mais de quelle façon ! Un couteau de cuisine, un revolver, deux
chargeurs de pistolet mitrailleur, un sabre, divers poisons mêlés au champagne
ne parviendront pas à en finir avec lui, car Martial ne veut pas mourir de
cette mort.
Dès lors, son ombre restera, au-delà du corps et
marquera les choses et les êtres de son empreinte indélébile. De génération en
génération des « Guides providentiels », sa fille Chaïdana,
poursuivra la lutte en se prostituant avec les dignitaires du régime, les tuant
les uns après les autres. Elle tue successivement les ministres et les officiers
du régime qu'il invitait dans sa chambre n° 38 de l'hôtel « La vie et
demie ».
Le Guide providentiel a beau créer des expéditions
chargées de mettre la main sur cette fille mettant à mort grâce à son sexe et
au champagne. Chaïdana demeure insoupçonnée et insaisissable grâce à sa ruse de
falsifier les pièces d'identité qu'elle porte sur elle. Avant de mourir, elle
met au monde des triplets : deux garçons et une fille qui naissent de la
« gifle intérieure » qu'elle reçut de son père Martial. La
gifle intérieure est la façon dont Martial viole sa fille étant endormie. Les
deux garçons moururent très tôt. Seule restait Chaïdana qui, grâce à sa beauté
de fée, ne tarda pas à attirer les grands monarques de la Katalamanasie.
Son union avec Jean Oscar-Coeur-de père donna un fils
du nom de Patatra. Chaïdana - aux - gros cheveux devenue ensuite Chaïdana - à -
la grosse - viande fut chassée par son maître de Katalamanasie et se fixa au
Darmellia, son pays d'origine. Patatra qui avait succédé à son père ayant comme
nom de règne Jean-Coeur-de Pierre donnant naissance à une génération de
deux milles Jean, trente d'entre eux rejoignirent leur grand-mère au
Darmellia et s'y installèrent. Ils travaillèrent durement pour développer leur
pays. Le Darmellia connut alors une prospérité dans plusieurs domaines. Les
Katalamanasiens n'en furent pas contents, ce qui poussa d'ailleurs le guide qui
régnait en ce moment là à déclarer la guerre au Darmellia en vue de l'annexer à
la Katalamanasie s'appuyant sur ses troupes nombreuses et d'autres en
provenance de la puissance étrangère qui fournissait les guides. La
Katalamanasie n'essuya que des échecs retentissants sur tous les fronts. La
ville de Yourma qui avait changé de nom et devenu Félix-ville fut incendiée par
Jean Calcium. Les habitants, les animaux et les plantes furent carbonisés. La
guerre devait se terminer par la destruction de la ville de Yourma et la chute
totale de la dictature de la Katalamanasie.
La Vie et demie commence par la guerre et se clôt par la guerre, c'est-à-dire
que l'histoire recommence à zéro.
Rythme et style du récit :
Quand l'histoire commence dans La Vie et demie,
deux parcours narratifs se construisent à partir d'une même quête bien précisée
à savoir le pouvoir politique, domine la vie politique et économique. Le
premier parcours est celui de Ramoussa et son groupe, tandis que le second est
celui de Marbiana ABENDOTI dit Martial, lui aussi avec son groupe.
Le parcours de Ramoussa, sans être trop large, est
suivi dès l'abord par Ramousa lui-même qui est le guide providentiel, puis par
ses successeurs au trône ayant un même objet comme nous l'avons montré,
c'est-à-dire conquérir la vie politique et économique de la République fictive
de la Katalamanasie. Dans cette entreprise, Ramoussa et ses successeurs sont
soutenus par la puissance étrangère qui vient souvent pour régler les conflits
entre les prétendants au trône présidentiel en Katalamanasie.
Pour se maintenir au pouvoir, Ramoussa et son groupe
usent de la dictature et de la violence pour freiner quiconque tenterait
d'entrer dans son circuit. C'est pour cette raison d'ailleurs que le roman
s'ouvre sur un meurtre ignoble c'est-à-dire l'exécution barbare de Martial et
s'enchaîne sur d'autres meurtres sans fin :
« Voici, l'homme, dit le lieutenant [...] le
guide providentiel lui ordonna d'attendre un instant [...] s'approchant des
neuf loques humaines que le lieutenant avait poussées devant lui en criant son
amer « voici l'homme », le Guide Providentiel eut un sourire très
simple avant de venir enfoncer le couteau de table qui lui servait à déchirer
un gros morceau de la viande vendu aux quatre saisons [...] Le Guide
Providentiel enfonça le couteau de table dans l'un puis dans l'autre œil, il en
sortit une gelée noirâtre, qui coula sur les joues et dont les deux larmes se
rejoignirent dans la plaie de la gorge. La loque-père continuait à respirer
comme un homme qui vient de finir l'acte [...] Le Guide providentiel fit
chercher son propre PM où pendait un petit paquet fleuri de peau de tigre et de
trois plumes de colibri. Il planta le canon de l'armée au milieu de front de la
logue-père [...] Il tira un chargeur. Il tira un deuxième chargeur à l'endroit
exact où il devinait le cœur de la loque-père » (V.D. : 11-14).
A côté de ce parcours dictatorial de Ramoussa et son
groupe se greffe un autre qui complète, mais différent du premier. Il s'agit,
en fait, de celui d'un groupe de personnages représenté par MARBIANA ABENDOTI
dit Martial. Ce groupe de Martial, comme nous l'observons dans La Vie et
demie, veut opposer une justice sociale à la dictature du Guide. Dans cette
entreprise, il s'appuie sur la volonté du peuple. Ce dernier se mobilise pour
soutenir Martial afin d'assiéger le pouvoir politique des guides.
Tout au début, Martial réagit contre le pouvoir établi
en Katalamanasie. Il est déclaré ennemi national par Obramousando Mbi. Ce guide
se réserve le droit de le tuer comme il le fait toujours, mais Martial refuse
de mourir, car il continue à exister après sa mort physique. Il revient souvent
pour déranger le guide et lui rappeler que le peuple est assez rassasié de son
pouvoir oppressif.
Par la suite, Martial sera aidé dans son projet par sa
fille Chaïdana qui va se prostituer afin de pouvoir trouver l'occasion
d'empoisonner les hauts dirigeants de la Katalamanasie et les éliminer tous.
Quand celle-ci est tuée, elle se transforma en une femme rebelle
« Chaïdana-aux-gros-cheveux. Celle-ci se transforme à son tour en une
petite tigresse qui se dit petite fille de Chaïdana la première. Et plus tard,
le combat va se poursuivre et il sera repris par les groupes de Jean de la
Série C.
Ce combat de Martial qui continue sans relâche même
après sa mort, n'est pas un fait de hasard, mais une action symbolique et
significative pour les pays où règne la dictature, car Martial selon Josias
SEMUJANGA :
« En refusant de mourir par le couteau ou par
l'une des armes à feu que lui présente le guide providentiel [...] symbolise la
Rébellion à laquelle aucune dictature ne peut venir à bout, car toute la
descendance de Martial continuera à lutter contre la dictature, de Chaïdana (sa
fille) à Chaïdana aux-gros-cheveux (sa petite fille) jusqu'aux Trente Jean de
la série C (ses arrière-petits-fils) ».
Il est bien clair que ce parcours narratif de Martial
s'inscrit dans le cadre d'établir une équité entre le peuple comme nous le
remarquons toujours avec SEMUJANGA qui affirme que :
« Derrière le programme narratif de Martial se
lit en filigrane l'idéologie marxiste d'une société sans classe. Martial et
plus tard sa fille Chaïdana luttent pour leur survie pour assurer le respect de
la vie du peuple et pour faire face à la bestialité causée par le pouvoir
coercitif du Guide providentiel ».
Ainsi, retenons pour clore ce point que nous
remarquons deux parcours narratif dans La Vie et demie, qui se
complètent et ont une même quête à savoir le pouvoir politique ; ces deux
parcours sont suivis de différents personnages dans le même récit. Nous
comptons alors éclaircir et compléter cette démonstration par une autre étude
des personnages qui va permettre de mieux saisir la portée du récit au niveau
de l'histoire narrée. Les personnages régissent l'univers de l'action dans la
mesure où ils créent et conduisent l'histoire du récit jusqu'au dénouement.
Quelques clés de citation :
« La
Vie et demie, ça s'appelle écrire par étourderie. Oui. Moi qui vous parle de
l'absurdité de l'absurde, moi qui inaugure l'absurdité du désespoir, … à une
époque où l’homme est plus que jamais résolu à tuer la vie, comment voulez-vous
que je parle sinon en chair-mots–de-passe ? … Et à l’intention des
amateurs de la couleur locale qui m’accuseraient d’être cruellement tropical et
d’ajouter de l’eau au moulin déjà inondé des racistes, je tiens à préciser que
La Vie et demie fait ces taches que la vie seulement fait…».
-Dès lors, l’horreur triomphe. La violence morale et
physique éclate dans des combats sans merci effectués par des personnages
brutaux. Les assassinats sont ordinaires. Jean-Coeur-de-Pierre est tué par son
fils Jean-Sans-Coeur qui sera lui-même empoisonné. Mallot-l’Enfant-du-Tigre se
suicide parce que le peuple l’appelle le Tigre-au-Chocolat. Les actes criminels
sont gratuits. Le Guide pique de sa fourchette le corps de Tchitchialia, son
docteur. Il ne reste plus qu’à tomber dans l’anthropophagie, ce qui arrive à Chaïdana
obligée par le Guide de manger la chair de son père. La mort frappe aussi bien
les êtres ordinaires que les grands personnages. La description du cimetière
des Maudits donne une image hallucinante du néant auquel sont réduits les
humains :
« On voyait des têtes sans yeux, des mains sans
chair ni peau qui continuaient à saisir l’air, des jambes qui ne marchaient
plus. Les grillons étaient nombreux, les rats aussi, qui creusaient parfois
leurs trous dans le cadavre. Le soleil incendiait les sables huileux - ça
puait, ça puait -, une herbe rare jaunissait par endroits, mettant ses
racines dans la boue des morts. Mais la terre était plutôt chauve, triste,
amère, affligée ».
Conclusion :
Au terme de ce travail qui avait pour but d'étudier le
politique et l'écriture à travers La Vie et demie de Sony Labou Tansi,
il importe de revenir sur certains points de l'analyse.
Tout au long de l'étude, il ressort que la dimension
politique de cette œuvre est extrêmement importante. Le terme
« politique » a été abordé dans le sens de la façon et des mécanismes
mis en œuvre pour gérer un Etat ainsi que des réactions du peuple vis-à-vis du
pouvoir qui est exercé. De ce fait, l'imaginaire que nous avons dans La Vie
et demie est tout imprégné de politique. Le récit se déroule dans la
république imaginaire de la Katalamanasie et le régime politique exercé par les
différents guides est loin de satisfaire les attentes du peuple ; mais au
contraire le peuple est déçu. La dictature et les maux qui en découlent comme
la violence et beaucoup d'autres, sont à la base de tout le malheur du peuple
qui attendait une vie meilleure.
Tout au début du roman, le guide providentiel,
dictateur, tue son adversaire Martial, son opposant politique ; peu après,
il rencontre une très belle fille Chaïdana, la fille de Martial, et tombe
amoureux d'elle. A chaque fois qu'il veut approcher la jeune fille, l'image de
l'homme qu'il a fait tuer s'interpose entre lui et elle. Ceci est une simple
imagination mais renvoyant à la réalité
Un peu après l'exécution de Martial, la violence et le
meurtre s'étendent dans toute la république katalamanasienne, l'allégorie des
pays africains comme il a été maintes fois démontré.
Aussi faut-il dire à la fin de ce travail que le
politique dans La Vie et demie réside dans le parti pris de l'auteur. A
travers cette œuvre, Sony Labou Tansi adopte une attitude révolutionnaire
vis-à-vis des nouvelles autorités de l'Afrique d'après les indépendances. Il
prend le parti des opprimés et dénonce les maux dont ils sont victimes. Dans
cette œuvre, il honore ses engagements et intentions qu'il a mises en évidence
dans un entretien avec Bernard MAGNIER : « Mon métier, c'est celui
d'homme. Ma fonction celle de révolté. Mon intention serait de prouver à tous
les hommes à quel point ils sont semblables. Je suis révolté contre la bêtise,
le mimétisme et l'arrogance »
C'est magnifique
RépondreSupprimerC'est trop bien
SupprimerC'est superbe !
RépondreSupprimerC'est bien
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